EDITO du Curé - Avril 2023

Comment la Résurrection peut-elle encore marquer le monde d’aujourd’hui ? Et que peut-elle représenter dans nos vies ? Sans doute ces soupçons de joie que nous connaissons dans nos réussites, dans nos projets audacieux, dans les souffrances et autres moments pénibles. Oui, à chaque fois que la vie rejaillit dans les moindres recoins de notre vie, alors nous comprenons ce que ressusciter veut dire. Pour la Samaritaine, l’aveugle-né et Lazare qui ont été les personnages de notre Carême, nous avons vu se manifester moralement, physiquement et spirituellement un retour à la vie, une résurrection pour chacune de ces personnes. La Samaritaine reprend un statut social par sa rencontre avec le Christ. Elle est réhabilitée dans sa « noblesse » de femme. L’aveugle-né voit enfin ce qu’il n’a jamais pu voir, ce qui lui a été décrit sans même pouvoir se le figurer. Ses yeux retrouvent leur fonction et le font vivre autrement. Ses yeux deviennent le moyen d’un apprentissage à une nouvelle vie. Lazare quant à lui, revient du séjour des morts et marque notre foi en la résurrection car rien n’est impossible à Dieu. Pâques pour ces femmes et ces hommes du temps de Jésus, mais Pâques surtout pour nous aujourd’hui. La puissance de la vie que nous possédons doit toujours être pour nous motif de réhabilitation, d’apprentissage et de foi. Réhabilité l’autre pour voir s’épanouir sa vie et la nôtre dans la force d’amour que nous saurons accorder gratuitement. Apprendre de nos aveuglements pour que nous puissions voir enfin la vie de manière optimiste. Croire que le Christ nous ressuscitera avec lui dans la gloire. Nous recevons de Pâques toutes ces dimensions qui nous permettent dans les moments les plus sombres de nos existences de ne pas nous décourager. La Victoire Pascale se trouve dans les victoires de notre quotidien, elle vient à chaque fois nous redonner vie. Regardez notre Samaritaine à qui Jésus quémande un service « Donne-moi à boire ! ». Il aurait pu la toiser et passer son chemin, mais il se place en situation d’infériorité face à elle. Et surgit chez elle, une étonnante conversion. Regardez l’aveugle-né qui est guéri dans un geste sans proportion : comme si un peu de salive mêlée à la poussière allait reconstruire cette merveille, les yeux ! Comme si Dieu recommençait à créer l’homme à partir de la glaise première. Jésus est notre lumière qui visite toutes les cécités de nos cœurs et nos vies. Regardez Lazare qui est relevé de la mort. Ce miracle marque le fait de pouvoir vivre de la vie de ressuscités par la foi. Oui, la Résurrection, passe définitivement par la conversion, l’ouverture du cœur et la foi. « Résurrection », c’est le mot par lequel les chrétiens disent ce que devient l’homme après sa mort. Beaucoup assimilent Résurrection avec immortalité, réanimation ou même réincarnation. Mais la résurrection du Christ marque bien qu’il s’est relevé. Croire, avoir la foi en la résurrection du Christ, revient à être comme Marie-Madeleine devant un tombeau vide, d’abord dans l’angoisse mais très vite à nouveau dans la confiance. C’est reprendre une vie pleine d’espérance et dans la joie de ne plus se savoir seuls. Le Christ est désormais avec nous jusqu’à la fin du monde. La foi en la Résurrection consiste à risquer son pas dans l’ombre à la suite de Jésus. S’il y avait des preuves, des démonstrations d’en haut, la foi serait-elle encore la foi ? Ainsi, celui qui aime, celui qui marche, sait bien, d’expérience quotidienne, que le sol est ferme sous ses pieds. Celui qui prend Jésus comme seul guide et compagnon de vie sait bien, de manière intime, qu’il vit et donne vie pour les siècles des siècles. Alléluia ! Joyeuses Pâques 2023 à vous tous !

Abbé Sébastien LAOUER, votre Curé !